Belgische Federale Overheid

op de Diplomatieke Dagen

Toespraak van de Voorzitter van de Europese Raad Herman Van Rompuy op de Diplomatieke Dagen

Datum: 25 januari 2011

Het is een eer en een plezier hier te spreken als Belg in Europese hoedanigheid. U, ambassadeurs,
bent het gezicht van België in de wereld en daarmee treedt u meer en meer ook namens de Unie op.

Graag deel ik vanochtend enkele gedachten (1) over een veranderende wereld (2) over de plaats
van Europa en Europese Unie daarin en (3) over de rol van de nieuwe Europese diplomatieke dienst
en de nationale diplomatie.


1) VERANDERING IN DE WERELD

Accélération depuis 1945: jamais dans l'histoire du monde les choses n'ont autant changé en si peu
de temps. Au cours des 65 dernières années la vitesse de ce changement a été époustouflante;
mieux, il s'est fait la plupart du temps dans la bonne direction pour l'humanité. Ce progrès humain
n'est bien sûr pas irréversible. Les deux guerres mondiales l'ont prouvé, mais nous nous trouvons
depuis quelques décennies dans une phase ascendante, de progrès humain.

L'Europe a montré depuis la guerre un instinct de survie impressionnant:
o la réconciliation d'après-guerre entre ennemis héréditaires; o la disparition rapide du communisme de notre continent; o l'indépendance des peuples qui ne l'étaient pas ou plus; o un élargissement de notre Union (et non pas repli sur soi). o L'euro est né de ce même désir de renouvellement...

Dans le reste du monde:
o la démocratie indienne a montré ses capacités économiques. Des dizaines, voire des centaines
de millions de gens laissent la pauvreté derrière eux. o Le système chinois a également montré une grande flexibilité en intégrant l'économie de
marché dans son modèle.
o En Amérique Latine, quasiment toutes les dictatures ont disparu. Tout un continent respire
maintenant économiquement.
o Afrique : la croissance économique s'accélère ces dernières années et il y existe, malgré tout,
davantage d'espoir.

La fin la Guerre Froide a totalement changé la scène mondiale Aujourd'hui, ce sont les forces
économiques bien plus que les forces militaires qui déterminent les rapports de pouvoir dans le
monde. Les guerres de nos jours sont locales et, même en étant locales, difficile à "gagner". Le
terrorisme cherche à provoquer des confrontations et à déstabiliser des sociétés. (Madrid ; Londres,
9/11). Ils ne réussiront jamais.

Même si notre monde meilleur que pour parents et grands-parents, on peut sentir, surtout en
Occident, une ambiance d'angoisse. Trop de changements en peu de temps alimentent la crainte de
nouveaux changements. C'est un phénomène de société, dont les conséquences portent aussi sur la
politique.

Donc il est impératif de créer et de maintenir des foyers et des zones de stabilité dans nos sociétés, à
travers :
o une protection sociale efficace;
o l'éducation, le "capital" humain par excellence qui nous permet de valoriser notre potentiel ;
o le 'capital' social (dans la vie associative) et familial o Une maîtrise de l'immigration.
o Des paroles publiques de confiances l'espoir.

Pour garantir la sécurité et la prospérité, nos pays doivent coopérer sur le plan international. En
Belgique on le sait depuis longtemps. Mais sur le plan mondial, tous les 27 pays de l'Union membre
sont désormais petits ou moyens. Aucun ne peut plus seul prendre des actions déterminantes dans le
monde. En général, aucune grande puissance n'a vraiment de l'emprise sur un pays quelconque.
Cela se voit aujourd'hui aussi au Moyen Orient. Le monde est vraiment devenu multipolaire.

Des changements encore plus profonds nous attendent, tant sur le plan économique qu'énergétique
et climatique.

La croissance de l'économie mondiale, tirée par les pays émergents, va entraîner une pénurie
d'énergie, une pénurie alimentaire, une pénurie de matières premières. Cela peut facilement se
traduire en une hausse des prix, voire en un problème de disponibilité. On en perçoit des signes
précurseurs, avec les prix du pétrole et de l'alimentation, ces dernières années et même ces derniers
jours.

Dans la phase initiale du capitalisme occidental, tant le colonialisme que l'impérialisme sont nés de
cette lutte effrénée pour les ressources rares. Il ne nous faut pas seulement éviter une telle lutte. Il
nous faut réaliser, par une coopération au niveau mondial, un usage plus efficace de ces biens et
développer ensemble de nouvelles sources d'énergie.

Le G20 est le forum propice pour la coordination mondiale de la politique économique. Il doit
devenir vraiment un processus continu, donc plus qu'un sommet annuel, si important qu'il soit. C'est
que l'interdépendance économique mondiale n'a jamais été aussi grande. Les facteurs sont connus:
l'augmentation du commerce; l'augmentation de la circulation des capitaux; l'internationalisation
des institutions financières. Toutes les pièces de cet ensemble se tiennent. Nous devons donc
coopérer.

La plus grande menace aujourd'hui n'est pas la mondialisation. Non, le plus grand défi aujourd'hui
est de maintenir un vrai libre-échange et des taux de change qui reflètent les éléments
fondamentaux de l'économie et de maîtriser et équilibrer la mondialisation. Le danger est d'avoir
des règles qui ne seraient pas reconnues et respectées par tous. Quand les populations de nos pays
ont l'impression que tous ne jouent pas selon les règles, on crée des adversaires de la
mondialisation.

Il faut dire que la zone euro dans son ensemble a un compte courant sur la balance des paiements en
équilibre. La zone euro ne constitue donc aucun danger pour une évolution équilibrée de l'économie
mondiale.

Dans le domaine de l'énergie, il y a de nouvelles évolutions et de nouvelles ressources. Cf.
possibilités du "gaz de schiste" (shale gas) aux Etats-Unis; en quinze mois rapports ce nouveauvenu
a renversé les rapports sur le marché de gaz. La sécurité énergétique est une des grandes
priorités de la politique européenne. Notre continent restera dépendant dans une certaine mesure,
mais il faut sécuriser notre approvisionnement. C'est un défi qui dépasse les possibilités d'un seul
pays. Je l'ai donc mis à l'ordre du jour du Conseil européen du 4 février. On parlera alors aussi de
l'établissement d'un vrai marché de l'énergie au sein de l'Union. Il faut une plus grande
"interconnexion" et une circulation libre. Il faut désenclaver tous les « îlots énergétiques » d'ici
2015.

Quant au climat, le sort du monde entier est en jeu. On le sait. L'excuse de l'ignorance ne tiendra
pas. Comment partager les charges de la lutte contre le réchauffement de la terre parmi les pays et
les continents ('burden sharing'). Cela veut dire: faire des pas équilibrés, partant du principe que les
plus grands pollueurs doivent également faire les plus grands pas. La condition pour que des pays
agissent de façon décisive, c'est que leurs intérêts nationaux coïncident avec un intérêt plus global.

Pour l'instant, l'Union européenne reste la seule région dans le monde qui a une législation
contraignante en matière de réduction de C0 2 : moins 20% en 2020 (comparé à 1990). Depuis
2007, l'Union se dit prête à aller plus loin si on arrive à un accord international, un effort global
satisfaisant et des réductions comparables de la part des autres grands pollueurs. Nous avons
attendu. En vain. Le moment pourrait arriver où nous devrons entamer nous-mêmes un débat là-dessus, en Europe, indépendamment des autres. Ce moment pourrait arriver en 2011 ?


2) DE BUITENLANDSE POLITIEK VAN DE UNIE

De Europese Raad heeft een duidelijke rol in de externe betrekkingen: strategische belangen
bepalen, prioriteiten vaststellen en strategische koers uitzetten. Zowel in "het gemeenschappelijk
buitenlands en veiligheidsbeleid" als op "andere onderdelen van het externe optreden van de Unie"
(EU-Verdrag).

Wij beginnen niet van nul:
o De Europese Unie is een belangrijke handelsmogendheid o De grootste verstrekker van ontwikkelingshulp ter wereld o Positieve rol in de buurlanden van de Unie (zoals op de Balkan) o Flink aantal civiele en militaire crisisbeheersingsoperaties in de wereld.

Toch zouden we samen meer kunnen doen om ons financiële en economische gewicht om te zetten
in politieke invloed. De interne markt is daarbij onze grote troef. Tijdens de Europese Raad in
september 2010 stond het buitenlands beleid centraal: wereldwijde strategische partnerschappen. De
conclusie van alle regeringsleiders luidde: in onze betrekkingen met onze partners in de wereld
inzetten op wederkerigheid en het vinden van wederzijdse belangen. De EU heeft bepaalde troeven
die wij alleen gezamenlijk kunnen uitspelen, bijvoorbeeld een betere markttoegang of een
aantrekkelijker visumregeling.

De bilaterale topontmoetingen tussen de Unie en belangrijke partners hebben baat gehad bij de
grotere betrokkenheid van de Europese Raad en de betere voorbereiding op dit hoogste niveau:
alleen dan spreken de Voorzitter van de Commissie en ikzelf echt namens de 27.

Het verschil van deze grotere betrokkenheid werd al duidelijk in de bilaterale topontmoetingen in
het najaar. Op 6 oktober sloten wij een strategisch partnerschap met Zuid-Korea. Tijdens de top
EU-VS van 20 november bevestigden wij samen met president Obama het belang van de trans-
Atlantische betrekkingen: nieuwe samenwerkingsmogelijkheden werden geopend op het gebied van
groei, werkgelegenheid en veiligheid. Een doorbraak was het op 7 december met president
Medvedev bereikte akkoord over toetreding van Rusland tot de WTO: het zal Rusland helpen bij
zijn modernisering, voor de EU van strategisch belang. Op de top met Oekraïne konden we een stap
vooruit zetten op de weg naar visumliberalisering en een associatieovereenkomst. De top met India
van 10 december bood goede vooruitzichten op een ambitieuze, doch evenwichtige
vrijhandelsovereenkomst. Zelfs de top EU-China van begin oktober, die zogezegd minder had
opgeleverd, was boeiend, vanwege onze vastbeslotenheid om voor wederkerigheid en wederzijdse
voordelen te zorgen. Op laatstgenoemde 'summit' zag men ook een voordeel van meer continuïteit:
wij hoefden niet tot elke prijs een succes te boeken, zoals dat vaak het geval was met het roterend
Voorzitterschap. Volgend jaar zullen we de draad gewoon weer oppakken.

Dit jaar besloot de Europese Raad ook tot bijkomende sancties in juni. Ik had de Amerikaanse Vice-President Biden op bezoek in mei en kon hem nog niets beloven. Een
maand later slaagden we erin overeenstemming te bereiken met 27. Onze sancties hadden invloed
op andere spelers; ze bereikten het doel Iran terug naar de onderhandelingstafel te krijgen. EU Hoge
Vertegenwoordiger Ashton leidt in Genève daarbij de onderhandelingen namens de '1+5'.

Ook gaven wij dit jaar steun aan Pakistan na de overstromingen die het land troffen. Dankzij een
betere markttoegang kan de Unie "meer hulp en meer handel" aanbieden (mits het wordt
goedgekeurd door de WTO).

De relaties met onze buurlanden zijn voor de Unie van groot strategisch belang. De Westelijke
Balkan moeten wij een blijvend Europees perspectief geven. Dat is onze historische plicht. Zelf heb
ik in het eerste jaar van mijn mandaat tweemaal een bezoek aan de regio gebracht. In September is
er dankzij de EU een positieve resolutie tot stand gekomen die dialoog tussen Servië en Kosovo op
gang trekt. In december gaven wij Montenegro kandidaat status.

Ook de recente gebeurtenissen in Wit-Rusland en Tunesië vragen onze volle aandacht. Ook dat zijn
buurlanden. De Europese Unie kan er een positieve bijdrage leveren aan een ontwikkeling naar
meer vrijheid en welvaart. Dat is in ons belang, en in het belang van het Tunesische en Wit-
Russische volk.


3) DE EUROPESE DIPLOMATIE

Wat betekent dit allemaal voor u?

Het Lissabonverdrag gaf een nieuwe rol aan het roterende Voorzitterschap. Minder zichtbaarheid in
de buitenlandse politiek, maar in de voorbereiding nog altijd onmisbaar
- voor de Europese Raad,
de Raad buitenlandse zaken, en ook de toppen met derde landen. België - en zeker de Belgische
diplomatie! - heeft het Voorzitterschap van 2010 voorbeeldig gedaan. In tijden van crisis
belichaamt U als diplomatie als geen ander de continuïteit van de Staat. De federale regering, de
gemeenschappen en de gewesten hebben alle hun rol gespeeld. De Unie is U dankbaar.

Sinds bijna twee maanden (1 Dec. 2010) bestaat de Europese Dienst voor Extern Optreden /
European External Action Service. Hoge Vertegenwoordiger Ashton leidt die goed. Ik heb het
volste vertrouwen dat dit nieuwe instrument goed benut gaat worden. Ook zijn de delegaties van de
Europese Unie met het Lissabonverdrag omgevormd. Voorheen waren het delegaties van de
Commissie, die enkel over communautaire zaken rapporteerden: nu ook veiligheidsbeleid.
Bovendien zitten de EU-ambassadeurs in hun standplaats voortaan de coördinerende vergaderingen
van de 27 voor. Ook daar krijgt u dus op uw post mee te maken!

In de Europese Raad van september 2010 was er ook praktische discussie:

o Hoe zorgen we dat wat in Brussel en hoofdsteden gebeurt dezelfde richting uitwijst?
o Hoe kunnen we beter coördineren tussen alle spelers in Brussel? o Hoe kunnen we de verschillende aspecten van relaties met onze partners samenbrengen
(economie, klimaat, veiligheid, waarden)

De Europese Raad stimuleert deze noodzakelijke synergie tussen de nationale diplomatie en onze
gemeenschappelijke dienst voor extern optreden, dankzij de betrokkenheid van alle spelers op
hoogste niveau. Zo bouwen we aan één Europese diplomatieke cultuur. Dat betekent nog niet één
buitenlands beleid. De External Action Service is een onmisbaar hulpmiddel voor het beleid maar
vervangt nog geen beleid. Belangrijker in dit stadium dan de rituele oproep "met één stem te
spreken" is het om gemeenschappelijke kernboodschappen aan onze partners te geven. Ook hier zal
een stap-voor-stap benadering gelden. Het is de enige wijze om vooruit te gaan, in de politiek en in
het leven.

J'ai parlé beaucoup de la politique étrangère de l'Union - donc en dehors de nos frontières
européennes communes. (Frontières que nous défendons de plus en plus en commun.) Toutefois, je
voudrais dire un mot également sur le travail que font les ambassadeurs belges au sein de l'Union -
dans les 26 autres Etats-Membres. Pour vous, en tant que Belges, c'est la politique extérieure; mais
pour l'Union (et donc pour vous en tant qu'Européens!), cela relève en quelque sorte de l'intérieur!

Votre travail bilatéral est essentiel pour que notre Union fonctionne. A mon avis, ici comme
ailleurs, les rapports entre Etats-Membres d'un côté, et entre Etats-membres et les institutions
européennes d'autre, doivent être complémentaires. Dans le monde d'aujourd'hui, on ne peut plus
séparer le bilatéral du multilatéral. Tout ce que je viens de dire sur l'interdépendance le confirme.
L'Union devient donc plus fort s'il y a des bons rapports entre les Etats-Membres également - et les
diplomaties nationales y ont un rôle fondamental à jouer. C'est votre "Service d'Action Intérieure" !

De Belgische diplomatie heeft zich aangepast aan de staatshervormingen van 1988 en 1993, waarbij
de Gewesten en Gemeenschappen belangrijke internationale bevoegdheden kregen. Over het
algemeen loopt die samenwerking goed. Z.K.H. Prins Filip kan hiervan getuigen bij de succesvolle
handelsmissies in het buitenland. Ik ben ervan overtuigd dat de Belgische diplomatie flexibel en
professioneel zal omgaan met de Europese Dienst voor Extern Optreden.

In het algemeen vervangt Europa federaal België niet. Europa is een bijkomende troef. Voor ons
land valt het Europees en het nationaal belang samen. Maar Europa is meer dan een belang. Het is
het vaderland van vrede, verzoening, samenwerking en democratie. Wij hebben belangen maar ook
en vooral idealen.